XV
Comment l’amiral eut des nouvelles de la bataille.
Dieu venait de se déclarer encore une fois contre la France, ou plutôt – si nous sondons les mystères de la Providence plus profondément que ne le font les historiens ordinaires – Dieu venait, par Pavie et par Saint-Quentin, de préparer la besogne de Richelieu comme, par Poitiers, Crécy et Azincourt, il avait préparé la besogne de Louis XI.
Puis aussi, peut-être voulait-il donner le grand exemple d’un royaume perdu par la noblesse, sauvé par le peuple.
Quoiqu’il en soit, le coup fut terrible et entra cruellement au cœur de la France, en même temps qu’il réjouit fort notre grand ennemi Philippe II.
La bataille avait eu lieu le 10. Ce ne fut que le 12, que le roi d’Espagne fut assez rassuré contre la résurrection de toute cette noblesse couchée dans les plaines de Gibercourt pour venir rejoindre Emmanuel Philibert au camp.
Le duc de Savoie, qui avait cédé à l’armée anglaise tout ce terrain onduleux compris entre la Somme et la Chapelle d’Épargnemaille, était revenu dresser sa tente en face du rempart de Rémicourt, point sur lequel il était décidé à continuer les travaux du siège, si, contre toute attente, à la nouvelle de la bataille perdue – et perdue dans de si effroyables conditions ! – Saint-Quentin ne se rendait pas.
Ce second campement, placé sur un petit monticule, – entre la rivière et les tentes du comte de Mégue, – était le plus rapproché des remparts et s’élevait à deux tiers de portée de canon à peine de la ville.
Philippe II, après avoir pris à Cambrai une escorte de mille hommes, après avoir prévenu Emmanuel Philibert de son arrivée, afin que celui-ci doublât ou triplât son escorte, s’il le jugeait nécessaire, par des troupes envoyées du camp, Philippe II arriva devant Saint-Quentin le 12 à onze heures du matin.
Aux limites du camp, Emmanuel Philibert l’attendait. Là, il aida le roi d’Espagne à descendre de cheval et, comme Emmanuel, selon l’étiquette établie même de prince à roi, voulait lui baiser les mains :
– Non, mon cousin, non, dit Philippe ; c’est à moi de baiser les vôtres qui viennent de me procurer une victoire si grande, si glorieuse, et qui nous coûte si peu de sang !
En effet, au dire des chroniqueurs qui ont raconté cette curieuse bataille, les Espagnols n’y avaient perdu que soixante-cinq hommes et les Flamands que quinze.
Quant à l’armée anglaise, elle n’avait pas même eu besoin de s’y mêler et, de son campement, elle avait regardé s’accomplir notre défaite.
Nous l’avons dit, cette défaite avait été épouvantable : les cadavres couvraient toute la plaine située entre Essigny, Montescourt-Lizeroles et Gibercourt.
C’était un si pitoyable spectacle, qu’une digne chrétienne ne put le voir sans en être touchée. Catherine de Laillier, mère du sieur Louis Varlet, seigneur de Gibercourt, maïeur de Saint-Quentin, consacra et fit bénir un champ nommé le Vieux-Moustier, dans lequel elle fit creuser d’immenses fosses et où elle fit apporter et enterrer tous ces cadavres.
Depuis lors, ce champ du Vieux-Moustier changea son nom en celui de cimetière le Piteux*.
Pendant que cette digne dame accomplissait l’œuvre pieuse, Emmanuel Philibert comptait ses prisonniers ; nous avons dit combien ils étaient considérables.
Le roi Philippe II les passa en revue ; puis on rentra dans la tente du duc Emmanuel, tandis que l’on plantait tout le long de la tranchée les enseignes françaises prises pendant la bataille et qu’en signe de joie on tirait le canon dans les deux camps, espagnols et anglais.
Philippe II, au seuil de la tente du duc de Savoie, assistait à toutes ces réjouissances.
Il appela Emmanuel, qui causait avec le connétable et le comte de la Rochefoucault.
– Mon cousin, lui dit-il, sans doute avez-vous encore une autre intention que celle de vous réjouir en faisant tout ce bruit ?
Et, comme en ce moment on arborait l’étendard royal d’Espagne sur la tente où était Philippe II :
– Oui sire, répondit Emmanuel, je compte que l’ennemi, ne voyant plus aucune chance d’être secouru, se rendra sans même nous forcer à en venir à un assaut ; ce qui nous permettrait de marcher immédiatement sur Paris et d’y arriver en même temps que la nouvelle de la défaite de la Saint-Laurent ; et, quant à cet étendard que nous élevons, c’est pour apprendre à M. de Coligny et à M. Dandelot, son frère, que Votre Majesté est au camp et lui donner plus grand désir de se rendre, espérant mieux obtenir de votre clémence royale que de tout autre.
Mais, comme le duc de Savoie achevait ces paroles, répondant à toutes ces décharges joyeuses d’artillerie qui enveloppaient la ville d’un nuage de fumée, un seul éclair brilla, une seule détonation se fit entendre sur les remparts et un boulet passa en sifflant trois pieds au-dessus de la tête de Philippe II.
Philippe II pâlit affreusement.
– Qu’est-ce que cela ? demanda-t-il.
– Sire, dit en riant le connétable, c’est un parlementaire que vous envoie mon neveu.
Philippe n’en demanda pas davantage : à l’instant même il donna l’ordre qu’une tente lui fût dressée hors de la portée du canon français, et, arrivé à cette tente, il fit vœu, se voyant en sûreté, de bâtir en l’honneur de Saint-Laurent, pour le remercier de la protection évidente qu’il avait donnée aux Espagnols dans la journée du 10, le plus beau monastère qui eût été bâti.
Ce vœu eut pour résultat l’édification du palais de l’Escurial, cette sombre et magnifique construction toute selon le génie de son auteur, présentant dans son ensemble la forme d’un gril, instrument du martyre de Saint-Laurent ; gigantesque bâtisse où trois cents ouvriers travaillèrent vingt-deux ans, où l’on dépensa trente-trois millions de livres, qui, à cette époque, valaient cent millions de nos jours, où la lumière pénètre par onze mille fenêtres, où l’on entre et où l’on circule par quatorze mille portes dont les clefs seules pèsent cinq cents quintaux* !
Pendant que Philippe II se faisait dresser une tente hors de la portée des boulets français, voyons ce qui se passait dans la ville, laquelle n’était pas encore disposée à se rendre, au moins à en croire le parlementaire de M. de Coligny.
L’amiral avait entendu gronder le canon toute la journée dans la direction de Gibercourt, mais il ignorait l’issue de la bataille. Aussi, en se couchant, avait-il dit que quiconque viendrait du dehors, pouvant lui donner des nouvelles, fût immédiatement amené devant lui.
Vers une heure du matin, on le réveilla ; trois hommes venaient de se présenter à la poterne Sainte-Catherine et ils disaient pouvoir fournir des détails sur la journée.
L’amiral les fit entrer aussitôt ; c’étaient Yvonnet et les deux Scharfenstein.
Les deux Scharfenstein ne pouvaient pas dire grand-chose : on sait que la facilité d’élocution n’était point leur mérite principal ; mais il n’en était pas ainsi d’Yvonnet.
Le jeune aventurier annonça tout ce qu’il pouvait savoir, c'est-à-dire que la bataille avait été perdue et qu’il y avait eu grand nombre de tués et de prisonniers ; il ignorait les noms : seulement, il croyait avoir entendu dire par des Espagnols que le connétable était blessé et pris. Au reste, on aurait probablement des nouvelles plus complètes par Procope et Maldent, qui devaient avoir échappé.
L’amiral demanda à Yvonnet à quel propos, lui et ses compagnons, avaient été, faisant partie de la garnison, se mêler à la bataille ; ce à quoi Yvonnet répondit qu’il croyait que c’était un droit qui leur avait été réservé par Procope dans le traité qu’il avait fait avec l’amiral.
Non seulement le droit avait été réservé, mais encore l’amiral avait été prévenu, c’était donc par pur intérêt pour les aventuriers qu’il faisait cette question. D’ailleurs, il n’y avait point de doute sur la part qu’ils avaient prise à l’action. Yvonnet portait en écharpe son bras gauche, traversé d’un coup de poignard. Heinrich Scharfenstein avait le visage coupé en deux d’un coup de sabre et Frantz boitait tout bas, ayant reçu un coup de pied de cheval qui eût brisé la jambe d’un éléphant ou d’un rhinocéros, et qui lui avait fait une grave contusion.
L’amiral recommanda aux trois aventuriers de garder le secret ; il voulait que la ville apprît le plus tard possible la défaite du connétable.
Clopin clopant, Yvonnet et les deux Scharfenstein rentrèrent sous leur tente, où ils trouvèrent Malemort en proie à un affreux cauchemar : il rêvait que l’on se battait, qu’il voyait la bataille, et qu’embourbé jusqu’à la ceinture dans un marais, il ne pouvait s’en dégager pour y prendre part.
Ce n’était pas tout à fait un rêve, comme on sait ; aussi, quand ses trois compagnons l’eurent réveillé, ses gémissements, au lieu de diminuer, redoublèrent. Il se fit donner tous les détails de l’embuscade qui avait si mal tourné et, à chaque détail qui eût fait désirer à un autre d’être à cent lieues d’une pareille mêlée, il répétait tristement :
– Et je n’étais pas là !...
Le soir, à cinq heures, Maldent reparut à son tour. Il était resté évanoui sur le champ de bataille ; on l’avait cru mort ; il était revenu à lui et, grâce à sa connaissance du patois picard, il s’était tiré d’affaire.
Conduit chez l’amiral, il n’avait rien pu lui dire de plus que ce qu’avait dit Yvonnet, attendu qu’il était demeuré caché une partie de la journée dans les roseaux de l’étang de l’Abbiette.
Pendant la nuit suivante arriva Pille-Trousse. Pille-Trousse était un de ceux qui s’étaient jetés dans le bois et que personne n’avait eu l’idée de poursuivre.
Pille-Trousse possédait la langue espagnole presque aussi bien que Maldent possédait le patois picard. Grâce à son écharpe jaune et rouge et à son pur parler castillan, au point du jour, Pille-Trousse s’était joint à une bande espagnole chargée par Emmanuel Philibert de chercher, au milieu des morts, M. le duc de Nevers, lequel s’était si fort et tant de fois exposé, que l’on ne pouvait croire qu’il eût survécu à cette terrible journée. Pille-Trousse et le détachement espagnol avaient donc erré toute la journée sur le champ de bataille, tournant et retournant les morts dans la triste espérance de retrouver parmi eux le duc de Nevers. Il va sans dire qu’on ne tournait et retournait point les morts sans fouiller dans leurs poches ; de sorte que Pille-Trousse avait non seulement accompli son œuvre pie, mais encore fait une bonne affaire : il revenait sans une contusion et les goussets pleins.
Selon les ordres donnés, il avait été conduit chez l’amiral, auquel il avait fourni les détails les plus circonstanciés sur les morts et sur les vivants, tenant tous ces détails de ses compagnons de recherche.
Ce fut donc par Pille-Trousse que M. de Coligny apprit la mort du duc d’Enghien et celle de M. le vicomte de Turenne, et la prise du connétable, de Gabriel de Montmorency, son fils, du comte de la Rochefoucault et de tous ces nobles gentilshommes que nous avons nommés.
M. l’amiral lui avait, plus qu’à tout autre, recommandé la discrétion et l’avait renvoyé en lui annonçant que quatre de ses compagnons étaient revenus.
Vers le point du jour, on vint prévenir les pères jacobins que deux paysans de Gruoïs rapportaient un de leurs frères mort. Le cadavre était cloué dans une bière sur laquelle était étendu le cilice de fer que le digne homme portait autrefois sur la peau.
Cinq ou six fois dans le trajet, les Espagnols avaient arrêté les porteurs ; mais, à chaque fois, ceux-ci leur avaient fait comprendre par gestes quelle pieuse mission ils remplissaient en rapportant au couvent des jacobins le corps d’un pauvre moine mort dans l’exercice de ses fonctions religieuses, et toujours les Espagnols les avaient laissés passer en faisant le signe de la croix.
L’amiral avait ordonné de lui conduire les vivants et non les morts ; le cadavre fut donc transporté directement au couvent des jacobins où on le déposa au milieu de la chapelle.
Et, comme les dignes frères entouraient la bière, s’informant avec anxiété du nom de celui qu’elle contenait, on entendit une voix qui sortait du cercueil et qui disait :
– C’est moi, mes très chers frères, moi votre indigne capitaine, le frère Lactance !... Ouvrez-moi vite car j’étouffe !
Les frères ne se le firent point répéter à deux fois ; chez quelques-uns la terreur fut grande, mais d’autres plus braves comprirent que c’était quelque savante ruse de guerre qu’avait dû employer, pour rentrer dans la ville, leur honoré capitaine frère Lactance, et ils ouvrirent promptement le cercueil.
Ils ne se trompaient point : frère Lactance se leva, alla s’agenouiller devant l’autel, y dit ses actions de grâces et revint raconter qu’après une expédition malheureuse dont il faisait partie, ayant trouvé asile chez de braves paysans, et ceux-ci craignant quelque perquisition espagnole, Dieu lui avait inspiré l’idée de se faire clouer dans une bière et rapporter dans la ville comme s’il était mort.
Le stratagème avait été d’autant plus facile que c’était justement chez un menuisier qu’il avait trouvé refuge.
On a vu que le stratagème avait parfaitement réussi.
Les bons pères, joyeux de revoir leur digne capitaine, ne marchandèrent pas sur le prix du cercueil et le prix du port : ils donnèrent un écu pour la bière et deux écus pour les porteurs, lesquels demandèrent à frère Lactance de les choisir, préférablement à tous autres, lorsque l’envie lui prendrait de se faire ensevelir de nouveau.
Ce fut par frère Lactance, qui n’avait reçu aucune recommandation de l’amiral, que le bruit de la défaite du connétable commença de se répandre dans le couvent et, du couvent, transpira dans la ville.
Vers onze heures du matin, on annonça maître Procope à l’amiral, qui se tenait sur le rempart près de la tour à l’Eau.
Maître Procope arrivait le dernier, mais ce n’était pas la faute du digne procureur. Il avait fait de son mieux et arrivait avec une lettre du connétable.
Comment maître Procope avait-il une lettre de M. le connétable ?
Nous allons le dire.
Maître Procope s’était tout simplement présenté au camp espagnol comme un pauvre diable de reître ayant, près de M. le connétable, la fonction de fourbisseur de ses armes.
Il demandait à être réuni à son maître ; la demande était si peu ambitieuse qu’elle lui fut accordée.
On indiqua à maître Procope le logis qui avait été assigné à M. le connétable et maître Procope s’y rendit.
D’un coup d’œil, il fit comprendre au connétable qu’il avait quelque chose à lui dire.
Le connétable répondit par un autre coup d’œil et, jurant, sacrant, maugréant, finit par renvoyer tous ceux qui étaient là.
Puis, quand il fut en tête à tête avec Procope :
– Allons, drôle ! lui dit-il, j’ai compris que tu avais à me parler : dégoise-moi vite ton compliment, et sois clair, ou je te livre comme espion au duc de Savoie, qui te fera pendre !
Alors, Procope avait raconté au connétable toute une histoire à sa plus grande louange.
M. l’amiral, qui avait toute confiance en lui, l’avait expédié à son oncle afin d’avoir de ses nouvelles et Procope avait pris, pour arriver jusqu’à M. le connétable, le prétexte que nous avons dit.
M. le connétable pouvait donc le charger d’une réponse écrite ou verbale pour son neveu : il trouverait moyen de rentrer dans la ville ; ce soin le regardait.
M. de Montmorency n’avait d’autre réponse à faire à son neveu que de lui recommander de tenir le plus longtemps possible.
– Donnez-moi cette recommandation par écrit, dit Procope.
– Mais, brigand ! dit le connétable, si l’on te prend avec une pareille recommandation, sais-tu ce qui arrivera ?
– Je serai pendu, répondit tranquillement Procope ; mais soyez tranquille, je ne me laisserai pas prendre.
Réfléchissant qu’après tout, c’était l’affaire de Procope, d’être pendu ou non pendu, et qu’il ne pouvait trouver un meilleur moyen de donner de ses nouvelles à Coligny, le connétable écrivit la lettre que Procope eut la précaution de cacher entre l’envers et la doublure de son pourpoint.
Puis, en fourbissant avec acharnement le casque, la cuirasse, les brassards et les cuissards de l’armure du connétable, qui ne s’était jamais vue si brillante que depuis qu’elle était aux mains de Procope, celui-ci attendit une occasion favorable à son retour dans la ville.
Le 12, au matin, une occasion se présenta. Philippe II arriva au camp, ainsi que nous l’avons dit, ce qui produisit un si grand mouvement, que nul ne songea à faire attention à un aussi petit personnage que l’était le fourbisseur de M. le connétable.
Le fourbisseur de M. le connétable parvint donc à se sauver, secondé dans sa fuite par la fumée des canons que l’on tirait en signe de réjouissance ; et il était tranquillement venu frapper à la porte de Rémicourt, qui lui avait été ouverte.
L’amiral, nous l’avons dit, était sur le rempart près de la tour à l’Eau, situation d’où l’on dominait tout le camp espagnol.
Il était accouru là au grand bruit et à la grande fête qui se faisait dans le camp, bruit et fête dont il ignorait la cause.
Procope le mit au courant de la situation, lui donna la lettre du connétable et lui désigna la tente d’Emmanuel Philibert.
Puis il ajouta que cette tente avait été préparée pour recevoir le roi Philippe II ; assertion sur laquelle l’amiral ne dut garder aucun doute lorsqu’il vit cette tente se pavoiser de l’étendard royal espagnol.
Il y a plus : Procope, qui avait une vue excellente, une vue de procureur, prétendit que cet homme vêtu de noir qu’on apercevait au seuil de la tente était le roi Philippe II.
Ce fut alors que Coligny eut l’idée de répondre à tout ce bruit et à toute cette fumée par un seul coup de canon.
Procope demanda à pointer la pièce. Coligny pensa qu’il ne pouvait refuser une si petite satisfaction à l’homme qui venait de lui apporter une lettre de son oncle.
Procope pointa la pièce de son mieux et, si le boulet passa à trois pieds au-dessus de la tête de Philippe, ce fut, bien certainement, la faute du coup d’œil de l’aventurier, et non celle de sa volonté.
Quoiqu’il en soit, le connétable, comme on l’a vu, y avait reconnu la réponse de Coligny, lequel, convaincu que Procope avait fait tout ce qu’il pouvait, donna l’ordre qu’on lui comptât dix écus pour sa peine.
Procope rejoignit vers une heure ses compagnons, ou plutôt une partie de ses compagnons, c’est-à-dire Yvonnet, les deux Scharfenstein, Maldent, Pille-Trousse, Lactance et Malemort.
Quant au poète Fracasso, on l’attendit vainement, il ne reparut pas. Des paysans interrogés par Procope prétendirent avoir vu un cadavre pendu à un arbre, juste à l’endroit où avait eu lieu l’échauffourée du 10 au soir ; et Procope pensa judicieusement que ce cadavre ne pouvait être que celui de Fracasso.
Pauvre Fracasso ! sa rime lui avait porté malheur !